Ah la propreté... c'est bien la première difficulté face à laquelle nous nous retrouvons avec notre chiot. Si l'apprentissage d'autres comportements peut attendre que le chiot grandisse un peu, lui faire comprendre où et quand faire ses besoins s'avère être une priorité absolue. Et comme tout sujet d'ordre capital, on trouve tous les conseils possibles et contradictoires. Alors c'est parti pour démêler tout ça !
La punition
« Si tu veux que ton chiot soit propre rapidement, il faut qu’il comprenne qu’il ne doit pas faire dans la maison. Puni-le dès que tu en as l’occasion ! ».
On entend souvent qu’il faut punir un chiot qui fait ses besoins dans la maison, surtout si cela se passe sous les yeux de son humain. Il est indispensable que le chiot comprenne que ce qu’il fait est mal. Bon, on va s’arrêter là car ces conseils datent d’une autre époque. Déjà, le chien n’a pas de notion claire du bien ou du mal, concepts purement humains. Notre chien fait ce qui est bon pour lui, ce qui lui procure du plaisir ou lui permet d’éviter la douleur sans notion d’éthique ou de morale. Donc fondamentalement, ton chiot ne sait pas que salir le nouveau tapis blanc tout moelleux (que tu aurais d’ailleurs mieux fait de mettre de côté dès son arrivée) n’est pas un endroit approprié pour se soulager. Par contre, il voit à ton air fâché, à tes sourcils froncés ou au ton plus dur de ta voix que quelque chose te chiffonne. Les chiens sont très doués pour décoder les émotions humaines.
Souvent, il est proposé de crier sur le chiot, de le prendre par la peau du cou, de lui mettre le nez dans son pipi ou encore de lui donner un coup de journal sur le derrière. Rien que de l’écrire, cela m’hérisse le poil. Alors, pourquoi est-ce que ces techniques issues de l’âge de pierre ne représentent pas de bonnes solutions pour éduquer ton petit toutou à la propreté ? Il y a deux risques principaux avec ce genre de punition. Premièrement, pour peu que ton chiot soit plus sensible ou que tu lui fasses vraiment peur, il pourrait associer le fait de faire ses besoins en ta présence à une expérience très désagréable. Cela donne lieu à des chiens qui vont se cacher, mangent leurs excréments ou refusent de faire quoi que ce soit en présence de leur humain, même en balade. Ce qui avouons-le, est plutôt problématique ! Deuxièmement, ton chiot n’a pas encore la capacité physiologique de se retenir. Les sphincters, muscles de la vessie, n’atteignent leur maturité que vers les 6 mois. Autrement dit, ton chiot ne peut pas se retenir volontairement. A-t-on idée de gronder un enfant de moins de deux ans parce qu’il n’est pas propre ? Cela est sans intérêt. Sans oublier que l’apprentissage peut prendre plus de temps en fonction de la race ou encore si tu n’es pas assidu. Retiens pour le moment que punir est contreproductif.
La cage, solution miracle
« Le chien est un animal propre qui n’aime pas salir son lieu de couchage. Si tu l’enfermes dans un endroits restreint qu’il considère comme son panier, ile ne fera pas pipi. »
D’un point de vue éthique, je trouve ce conseil très discutable. Sachant que le chien est l’un des seuls animaux qui ne peut déjà pas choisir où et quand il va se soulager, l’enfermer dans un petit endroit créée un véritable dilemme. Rappelle-toi qu’un chiot ne peut pas se retenir volontairement avant ses six mois… Donc même en l’enfermant, tu n’accélérera pas sa croissance.
En plus de se soulager parce qu’il n’a pas le choix dans un endroit inapproprié, le fait d’enfermer un jeune chien dans une cage ou caisse pour une durée relativement longue (si on parle de la nuit, par exemple, on compte en moyenne 7 à 8 heures de confinement) peut engendrer du stress. L’apprentissage de la caisse et de l’isolement doivent se faire de manière progressive. Imagine-toi que ta vessie est pleine, que tu te retrouves seul enfermé dans l’équivalent d’un petit cabanon de jardin et que tu n’as nulle part pour te soulager, sans savoir quand quelqu’un aura la gentillesse de venir t’ouvrir… Pas terrible comme situation ! C’est à peu près la même chose pour ton chiot dans sa cage. Sans oublier que, si la solitude et l’isolement sont trop difficiles à supporter, cela génère du stress intense qui mène à des comportements intenses comme uriner, morde les barreaux ou essayer de sortir au point de se blesser ou encore hurler de peur. Autrement dit, on oublie la cage pour apprendre la propreté.
Le parc s’avère être une alternative sympa à la cage. Il s’agit d’un enclos, plus grand qu’une cage, constitué d’une partie nuit avec un panier, d’une zone dédiée à l’eau et d’une autre qui fait office de litière. Il permet de centraliser les dégâts et d’éviter qu’un tsunami ne ravage votre rez-de-chaussée et de ne pas devoir ramasser du pipi ou du caca partout dans la maison. Par contre, pas question pour autant d’enfermer le chiot dans son parc comme on pourrait le faire dans une cage. Si vous voulez vous servir de cette safe zone lors de tes absences, il faudra d’abord habituer progressivement le chiot à s’y sentir bien en commençant par de courtes périodes.
Pipi puis maison !
Il ne fait pas beau, tu as déjà pris sur toi pour enfiler un ciré pour mettre ton chiot dans le jardin. Il renifle le sol, tourne, se redresse, repart un peu plus loin et recommence le même manège. Patience est mère de vertu, sauf sous une météo que l’on pourrait qualifier de bien belge. La tentation est grande, une fois les besoins faits, de faire rentrer immédiatement Fido junior. Même situation s’il est tôt le matin et que ta seule envie est de retourner plonger sous la couette. On ne rentre pas tout de suite un chiot qui vient de faire ses besoins pour la simple raison qu’il risque, à l’avenir, de tarder à se soulager en extérieur car il ne souhaite pas rentrer.
Le chien apprend par association : « je fais ça, il se passe ça ». Par exemple, quand je pose mes fesses au sol, je reçois de la nourriture. Si la conséquence est intéressante, il y a de fortes chances que ton ami à quatre pattes reproduise le comportement qui a mené à cette conséquence. Si nous reprenons l’exemple de notre chiot, le raisonnement serait le suivant : « quand je fais mes besoins, je rentre à la maison ». Pour peu qu’il souhaite encore un peu observer ce qui se passe, renifler de bonnes odeurs, il commencera à tarder à se soulager pour pouvoir profiter encore de l’extérieur. Que fait-on pour éviter d’en arriver là ? Une fois les besoins faits, on félicite le chiot et on peut le récompenser avant de le laisser profiter quelques minutes de l’extérieur, avant de le rentrer.
Mais encore...
Nous avons principalement parler des attitudes à ne pas avoir. Mais que faire alors pour mettre toutes les chances de son côté d'avoir un chiot propre rapidement ? La solution tient en deux mots : rigueur et régularité. Sortir le chiot souvent, aux moments clefs permet d'avoir un apprentissage rapide et efficace de la propreté.
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